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Les Clefs du « Seigneur des Anneaux »

   Ecrit par : Olivier Fèvre   in Art & Culture


LES FAUSSES CLEFS


Que peut-on déduire de la blonde pilosité des Cavaliers du Rohan ?

Rien ! Et c’est bien là le problème. Car certains commentateurs n’ont pas hésité à invoquer la blondeur et les yeux clairs des Elfes ou des cavaliers de Rohan pour qualifier l’œuvre de Tolkien de « raciste ». Argument ? Les « Bons » seraient beaux et bien propres sur eux, tandis qu’ils luttent contre des hordes de barbares et de monstres forcément laids, répugnants et mauvais.

Résultat : depuis la parution du SDA, les interprétations douteuses refont régulièrement surface, et la sortie des films n’a rien arrangé. On a été jusqu’à accuser Tolkien de défendre le pseudo « idéal germanique » tristement prôné par les Nazis durant la Seconde guerre mondiale. Et ce, alors même Tolkien a, dès 1941, condamné cette récupération des mythes scandinaves qui « les ruine, les pervertit, les détourne de leur sens et les rend haïssables ». De même qu’il abhorre toute forme d’antisémitisme. Un jour qu’on lui demandait si son nom n’était pas d’origine juive, il ne put que réfuter… juste avant de préciser : « Mais je considérerais cela comme un honneur si tel était le cas ».

En fait, il suffit de se plonger dans toute l’œuvre de Tolkien pour vérifier que, non seulement ces accusations ne tiennent pas la route, mais que les intentions de l’auteur sont exactement inverses. Aucune créature, chez Tolkien, n’est « bonne » ni « mauvaise » du fait de sa seule appartenance à une race : on devient « bon » ou « mauvais » par ses choix et par ses actes. Un point c’est tout.

Les Dames seraient-elles en défaveur chez Tolkien ?

C’est là une autre grande contrevérité qui colle à notre auteur : sa supposée misogynie. Avec cette fois pour argument que les femmes n’auraient qu’une place très mineure dans les centaines de pages que compte le SDA. Pourtant, il suffit de considérer les rôles cruciaux d’Arwen, de Galadriel ou d’Eowyn pour être convaincu du contraire. N’est-ce pas cette dernière, par exemple, qui porte le coup fatal à l’une des plus puissantes créatures de Sauron, le chef des Nazgûl  ? Les amours d’Arwen et d’Aragorn ne sont-elles pas l’objet de l’ultime chapitre du livre, montrant l’importance que Tolkien accordait aux femmes dans son œuvre ?

Et s’il fallait s’en convaincre davantage, c’est de fait la mort d’Arwen qui clos toute la saga millénaire du « Légendaire » de Tolkien, comme en témoigne l’ultime phrase du SDA :

« Ici finit cette histoire ; après la disparition d’Étoile du Soir [le surnom d’Arwen],
plus rien n’est dit dans le livre des jours anciens. »

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Cet article a été publié le Vendredi 23 janvier 2009 à 0 h 31 min et est classé dans Art & Culture. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Les commentaires et les pings sont actuellement fermés.

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